libations
"Sans la liberté de pédaler, il n'y a pas de vignoble flatteur"
Troisième année N° 2 - Janvier 2001

 Chic ! un nouveau millénaire, c'est une bonne occasion que je saisis pour m'adresser à tous, et souhaiter à chacun et à chacune une très bonne année, riche, bien entendu, en coups de pédales et en verres levés.
Je ne suis, pour sûr, que " la moitié " de l'un de vos adhérents actifs (le préconiseur de sacoches) et donc pas directement concernée par toutes vos aventures (sauf si ma chaudière tombe en panne durant vos expéditions). Néanmoins je suis fidèle consultante du site IVV ; je me régale de vos récits épiques, autant que d'un roman de Chrétien de Troyes... chaque fois que vous enfourchez vos nobles montures, armés de vos puissants mollets, j'admire vos exploits chevaleresques et votre constance dans la recherche du contenu du Graal (bourgogne, vouvray ou côte du Rhône ?)
Il me semble pourtant qu'il manque une rubrique dans vos informations : un petit point économique qui vous permettrait de mieux appréhender l'avenir de vos folies, c'est pourquoi je joins à ces voeux une note de conjoncture sérieuse, réalisée par Erwan, fidèle collaborateur au bureau de presse de l'Insee et spécialiste en matière de statistiques.

Anne Dolez

 

Depuis 1990 : la chute du vélo

 

Les expression préfabriquées, utilisables à l'infini, que sont " nouvelle économie ", " société de l'information " tentent de décrire l'environnement dans lequel nous évoluons. Si l'information circule désormais d'un point à l'autre de la planète à vitesse grand v, l'homme a-t-il cessé de prendre le temps de se mouvoir ? En particulier, la clou ne vaut-il plus le coup ? Les chiffres et les analyses des experts de l'Insee nous apportent un éclairage précieux si on veut voir et être vus.

La voie est libre

Entre 1994 et 1999, autoroutes et routes nationales sont de plus en plus fréquentées. Selon l'Insee, en 1999, la circulation sur les autres routes a diminué de 1 milliard de véhicules-kilomètres : la voie est libre pour les vélos. Pourtant, la consommation, en volume, de bicyclettes a scandaleusement diminué de 10,5% au cours de la dernière décennie. En revanche, en valeur, les ménages ont dû consacrer 10% de plus à la petite reine, tandis que l'inflation sur la même période dépassait les 18%. Les Français lui ont préféré la moto, dont le succès à l'achat a progressé, sur la même période, de 75,5%.

 


 
 source: à la manière de l'INSEE
 A l'heure actuelle, les conjoncturistes de l'Insee envisagent un scénario optimiste quant à l'incidence du choc pétrolier sur la consommation future des ménages en bicyclettes. " Le prix du pétrole augmente, et à l'approche de l'hiver, l'augmentation de la demande devrait inciter les ménages à pédaler davantage pour se réchauffer " précise l'Insee. En outre, l'évolution du prix du kilo de vélo et de la taille des Français (cf graphiques ci-dessus) au cours des années quatre-vingt-dix laissent présager un prix du vélo rapporté au centimètre de mollet de moins en moins cher pour le troisième millénaire...